Sur la totalité des personnes qui seront exposées aux drogues dans leur vie, seule une minorité deviendra dépendante. Il en est de même pour le sucre. Il existerait des profils génétiques qui augmentent le risque de la dépendance. De même, les femmes et les enfants sont plus vulnérables à s’enivrer du goût sucré. Mais rassurez-vous, si vous êtes concernée, voici 5 conseils pour contrecarrer la génétique.
La prédisposition génétique à l’addiction
On ne saurait trop répéter que l’obésité, les addictions alimentaires, les compulsions, dépassent le simple cadre de la volonté et de la force mentale des individus. De nombreux facteurs biologiques entrent en jeu . Prenons l’exemple de notre capacité à ressentir le plaisir. Elle est différente d’un individu à l’autre. Certains d’entre nous ont besoin de plus de stimulation que d’autres.
L’addiction au sucre, comment ça marche ?
Comme je vous l’expliquais dans mon article La vérité sur l’addiction au sucre, la consommation de sucre agit sur la chimie de notre cerveau. Elle libère notamment de la dopamine, un neurotransmetteur essentiel de la sensation de plaisir. Elle active les circuits neurologiques de la récompense et de la motivation. C’est ce même mécanisme qui est à la base de la dépendance aux drogues dures.
Cocaïne, héroïne, marijuana, nicotine, alcool. Leur structure chimique imite celle des neurotransmetteurs. Ils dopent ainsi artificiellement le système de la récompense. Les molécules des drogues le stimulent directement. La sensation physique et psychique est d’une telle intensité que la personne droguée a besoin de la reproduire. Dans le cas du sucre, l’addiction est indirecte : le sucre stimule la délivrance de dopamine, qui active plaisir et système de récompense.
La génétique du plaisir

Notre cerveau perçoit le plaisir grâce un à petit récepteur de la dopamine : le récepteur D2 (je me retiens de faire une blague Star Wars… trop tard… il faut qu’on l’appelle R2D2). Seulement, les R2D2 peuvent être plus ou moins sensibles. Les personnes concernées devront consommer plus de substances stimulantes que les autres pour générer la même sensation. De même, les R2D2 peuvent être plus ou moins nombreux. Les personnes dont le génotype code moins de R2D2 auraient besoin eux aussi de plus de stimulation pour activer la machine. C’est là qu’on commence à parler de prédisposition génétique.
Des facteurs génétiques aggravent les risques d’addiction.
De la même façon, si nos R2D2 répondent plus faiblement aux aliments qui sont sensés déclencher la libération de dopamine – comme le sucre – nous allons être incités à en consommer davantage. Cette expression génétique se corrèle à l’appétit et la prise de poids pour satisfaire le système de récompense. Par ricochet, elle est reliée à aux compulsions alimentaires, à l’obésité et aux addictions alimentaires. (1 et 2)
Peut-on tromper son patrimoine génétique ?
Pas de panique ! Dans le cas du sucre et des addictions alimentaires, et encore plus dans le cas des drogues dures, on travaille à contrecarrer la fatalité génétique. Les chercheurs étudient l’effet de certains nutriments sur la modulation génétique. Des nutriments spécifiques auraient une influence sur l’activité des enzymes produites par les gènes ou sur les récepteurs comme les R2D2. Certaines formules sont déjà commercialisées aux Etats-Unis.
Bon, on ne va pas se mentir, réguler les hormones et les neurotransmetteurs qui rentrent en jeu dans l’appétit et les compulsions, ce n’est pas de la tarte. Car de nombreux autres facteurs doivent être pris en compte. A l’instar de l’index glycémique des aliments, du stress, de la qualité du sommeil, des carences éventuelles, de l’ingestion de molécules artificielles (comme les édulcorants), ou encore d’hypersensibilité à des aliments qui génèrent une inflammation…
Personnes à risque : les femmes et les enfants d’abord !
Mais pourquoi toujours les femmes ?!
Oui, ce n’est pas juste. Le sort s’acharne. Les femmes sont plus sensibles au goût sucré que les hommes. Et là, c’est encore la faute à nos foutues hormones. Pendant le cycle menstruel notamment, les envies de choses sucrées peuvent être plus fortes.
Les enfants plus attirés par le sucré que les adultes
Les enfants des deux sexes sont plus attirés par le sucré que les adultes. L’attirance pour le sucre serait liée à leur développement : quand on grandit on a besoin de plus de calories, et pour notre cerveau le sucré indique les sources de boost énergétique.
Les amphétamines sont des coupe-faim naturels et diminuent les compulsions. C’est pourquoi les enfants qui prennent des médicaments pour le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité ont des problèmes pour prendre du poids pendant leur croissance. (Oui parce que ces médocs sont surtout des amphétamines qui stimulent les récepteurs de la dopamine).
Les personnes obèses ou atteintes de troubles du comportement alimentaire
Plus globalement, les personnes en état d’obésité et ceux atteints de boulimie sont reconnues comme étant en danger de développer une addiction alimentaire. En effet, ces personnes développent plus vite une relation maladive de dépendance avec certains aliments. Je peux malheureusement témoigner que mon trouble boulimique a aggravé ma dépendance au sucre.
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5 conseils pour vaincre son patrimoine génétique
1. Équilibrez votre glycémie
Quand on parle de glycémie et d’index glycémique, c’est souvent pour mettre en garde contre les aliments à IG élevé qui affolent le corps et déclenchent ce fameux pic d’insuline. Mais attention, un taux de sucre dans le sang trop faible est aussi un symptôme d’une circulation sanguine moins importante vers le cerveau. Et on ne veut pas de ça ! Pour maintenir une glycémique stable :
- Ne sautez pas de repas. Non, même pas le petit déjeuner. Commencez votre journée avec un apport sain et qui vous satisfait.
- N’attendez pas d’être affamée pour manger. Si vous avez vraiment faim, prenez un encas nutritif. Vous pouvez aussi prendre du recul par rapport aux “3 repas par jour” et mangez plus souvent, mais en plus petite quantité.
- Évitez de manger juste avant de vous coucher pour ne pas passer la nuit à digérer et ne pas avoir une fringale nocturne.
2. Faites la chasse aux édulcorants
Qu’il soit naturel ou chimique, le goût sucré reste le goût sucré. Il stimule votre dépendance. Dans un premier temps, éliminez tous les sucres ajoutés de vos repas. Qu’ils soient dans vos boissons ou dans vos plats. Puis attaquez-vous à ces petites sucrettes que vous prenez avec votre thé… Pourquoi ne pas tester des épices qui donneront du goût et stimuleront aussi vos papilles ? Je suis moi-même complètement fan de la cannelle et du gingembre !
3. Avez-vous des allergies alimentaires ?
Et oui ! Les allergies alimentaires peuvent déclencher des compulsions ou les aggraver. Analysez bien les réponses de votre corps aux différentes substances que vous ingérez. N’hésitez pas à investir dans un dépistage si vous un doute sur une possible allergie ou hypersensibilité…
4. Dormez 7 à 8 heures par nuit
On vous le dit et on vous le redit. Et on continuera à le redire. Le manque de sommeil a un lien direct sur l’élévation du stress, les perturbations métaboliques, le vieillissement cellulaire… et les craquages alimentaires. Alors chamboulez votre routine une bonne fois pour toute afin d’avoir vos 7 heures de sommeil réparateur. C’est essentiel pour tous vos objectifs !
5. Faites le plein des nutriments qui influent sur votre cerveau
VITAMINE D
Le niveau de vitamine D aurait un lien direct sur la sensation de faim. Quand le niveau de vitamine D est faible, l’hormone qui déclenche la satiété ne fonctionnerait pas correctement. Et donc vous aurez faim tout le temps, peu importe ce que vous mangez !
OMEGA-3
Les oméga 3 permettent le fonctionnement optimale des cellules du cerveau et du contrôle de l’insuline. Ne faites pas l’impasse sur le saumon ou les poissons gras qui en contiennent !
CHROME
Le chrome, que l’on peut prendre dans les suppléments alimentaires, apporte une aide dans l’équilibrage de la glycémie et donc dans la régulation des compulsions.
Les compléments alimentaires spécifiques
Le docteur américain Mark Hyman est l’auteur de Trop de sucre, Changer d’alimentation pour éviter les maladies chroniques. Il s’est spécialisé dans ce qu’on appelle la médecine fonctionnelle. Plus précisément, il étudie l’impact de la nutrition dans les causes des maladies chroniques. Le docteur Hyman utilise des acides aminés spécifiques auprès de ses patients qui souffrent de compulsions alimentaires – selon lui avec beaucoup de succès. Il s’agit de la glutamine, tyrosine et 5-HTP. Il recommande la Rhodiala, une plante qui réduirait le stress. Enfin, il présente aussi la fibre glucomannane (le principal composant du konjac) qui aide à réduire les pics de glycémie qui entraînent les compulsions et la faim. (3)
Pas de fatalité face au sucré ! On apprend à connaître son corps et à lui donner ce qui lui faut. 🙂

Comme quoi on est pas tous aussi égaux que ca haha c’est bon a savoir en tout cas ! Super article 🙂