Consulter un professionnel de la nutrition pour retrouver un rapport sain et équilibré à la nourriture, c’est une bonne décision ! Mais tous les nutritionnistes ne sont pas compétents quand on parle d’addiction au sucre… Alors comment peuvent-ils concrètement nous aider à gérer vos fringales incontrôlables de sucré ?
Vous l’avez compris en regardant ma vidéo : je ne supporte pas qu’on ne prenne pas au sérieux quelqu’un qui dit avoir un problème avec la nourriture, et encore moins quand il s’agit de sucré. C’est la porte ouverte aux TCA. Qu’on emploie le terme d’addiction au sucre ou pas, peu importe. Certaines personnes n’arrivent pas à contrôler leur consommation de choses sucrées. C’est un fait. Non seulement il y a un risque pour leur santé, mais ces compulsions ne leur permettent pas de tenir un objectif forme ou minceur sur la durée. Heureusement, tous les professionnels de la santé ou de la nutrition ne sont pas réfractaires à la notion d’addiction au sucre.
Ce qu’un nutritionniste peut faire pour vous
L’addiction au sucre en particulier et les compulsions alimentaires en général ont de multiples causes. Certaines d’entre elles sont psychologiques, d’autres physiologiques, et d’autres encore relèvent d’un mauvais équilibre alimentaire. Très souvent notre comportement alimentaire est un mélange de toutes ces causes. Le nutritionniste est en première ligne pour vous aider à agir sur la partie équilibre alimentaire.
Le rééquilibrage alimentaire
Le rééquilibrage alimentaire, c’est d’abord la spécialité du nutritionniste et de la diététicienne. Il faut prendre le mot au premier degré. Il y a un déséquilibre dans notre façon de manger. Ce déséquilibre peut jouer plus ou moins fortement sur nos fringales de sucré.
Ainsi, si nous ne consommons pas assez d’énergie, notre corps va nous en réclamer. A contrario, l’envie de sucre est le premier symptôme de l’hypoglycémie. Si nous consommons trop d’aliments avec un index glycémique élevé lors de nos repas, nous allons probablement ressentir une envie de sucre peu de temps après. Le sucre appelle le sucre. Cette partie là n’a rien à voir avec nos émotions ou notre volonté. C’est physiologique.
Grâce à des menus et des portions adaptés, le nutritionniste peut contrecarrer l’appel du sucré. Il peut faire disparaître au moins la partie des compulsions et du grignotage liée à notre alimentation.
Les compléments d’acides aminés
Autre cause physiologique qui encourage la consommation excessive de sucre : un déséquilibre en sérotonine et / ou un déséquilibre en dopamine.
La sérotonine affecte la capacité à se reposer et à être calme. Le sucre compense temporairement le déficit, d’où son statut d’aliment du réconfort. Une déficience en dopamine a un lien direct avec la prédisposition aux addictions.
Certains nutritionnistes s’intéressent de près à ce niveau macrobiologique et peuvent vous indiquer des cures d’acides aminés pour tenter de rééquilibrer la chimie de votre cerveau. Ces compléments beaucoup plus utilisés aux Etats-Unis qu’en France peuvent donner de bons résultats et un coup de pouce non négligeable aux accros au sucre.
Le contrôle des carences
Des carences nutritionnelles, notamment en vitamine B et en calcium, peuvent aussi déclencher des envies de sucré. Le menu proposé par le nutritionniste va pourvoir aux besoins dans ces différents nutriments pour éviter toute carence.
Enfin, à noter quand même que la rage de sucre persistante peut être un symptôme de quelque chose de beaucoup plus grave : l’épuisement des glandes surrénales, du pancréas et du foie… Alors raison de plus pour ne jamais laisser personne ne pas vous prendre au sérieux quand vous lui parlez de votre dépendance au sucré !
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L’accompagnement psychologique
Je peux reprocher au médecin dans ma vidéo de n’avoir pas du tout expliqué comment un nutritionniste pouvait venir en aide à un accro au sucre. Cependant, elle a quand même raison sur plusieurs points. Notamment sur l’utilité d’un accompagnement thérapeutique.
Le stress et la peur
Certaines émotions déclenchent des réactions physiologiques très fortes. C’est le cas du stress et de la peur. En effet, quand nous ressentons ces émotions, notre corps libèrent du glucose dans le système sanguin. L’organisme croît qu’il doit manger, faire des réserves de carburant, pour pouvoir se défendre, lutter, courir des heures pour se sauver… et ce même si les peurs et le stress sont imaginaires. Ces deux fléaux sociaux presque omniprésents contribuent à la dépendance au sucre.
Le déséquilibre émotionnel
Très souvent, la nourriture est un mode de compensation de nos émotions. Nous mangeons des aliments gras et sucrés quand nous subissons une attaque émotionnelle. Pour nous détendre, pour nous relaxer, pour aller mieux. Parce que le sucré stimule les circuits de la récompense et du plaisir de notre cerveau, nous amplifions naturellement cette tendance de façon inconsciente. C’est le principe du mangeur émotionnel. Une force incontrôlable le pousse à manger de manière compulsive, de manière automatique, même sans faim, pour compenser un mal-être.
Pour reprendre les mots du médecin de ma vidéo, un travail sur “la gestion des émotions” est indispensable pour arriver à ne plus utiliser le sucré comme un doudou ou une béquille, et ne pas replonger.
Le nutritionniste n’est pas un psychologue. Son expérience auprès de multiples patients lui confèrent une connaissance et une aisance sur la façon dont les gens agissent et réagissent. Mais il n’est pas juste d’attendre d’elle ou de lui une vraie thérapie. Les troubles du comportement alimentaire dépasse le simple champ de la nutrition et du physique. On est clairement sur un registre psychologique. Aussi il ne faut pas hésiter à rechercher un accompagnement psychologique supplémentaire si vous en ressentez le besoin.